Pluie, promenades et alcool

Or donc, je me trouvais dans l’île de Skye le weekend dernier, avec l’Homme bien entendu. Je pourrais, comme je l’ai fait pour d’autres visites, vous narrer par le menu mes aventures dans l’île brumeuse, mais vous allez finir par vous lasser. Il faut dire que le programme était sensiblement le même : trajet en voiture dans des paysages grandioses, nuit en B&B pour avoir le plaisir de se faire un full scottish breakfast à 8h du matin, visite de châteaux même pas hantés vous racontant l’histoire du clan (en l’occurrence McLeod) depuis les origines, et bien entendu randonnées champêtre et agreste confortablement achevées par des soirées au pub.

Bon, pour être parfaitement honnête, la partie « rando » de ce programme a dû être sérieusement amputée, pour des raisons de climat pas coopératif. Vous avez déjà compris qu’en Ecosse, il pleut. Ben dans l’île de Skye, c’est le coin où il pleut le plus, en Ecosse. Du genre, 265 jours de pluie par an. Malheureusement, c’est pas en août que la pluie s’arrête, bien au contraire. Et comme les Munros que nous envisagions d’attaquer pendant notre séjour sont particulièrement gratinés et difficile à conquérir, nous avons sagement opté pour l’ascension d’une colline d’à peine 500 mètres, les McLeod’s tables, qui doivent leur nom à leur forme particulière, comme si un géant avait coupé net le sommet et dégagé là-haut un vaste plateau, accessible en slalomant entre les parois parfois abruptes, et en tous cas couvertes de mousse et d’herbes hautes et humides, donc peu praticables. D’en haut, la vue était belle, quoiqu’un peu encombrée de nuages :

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Je retiendrai surtout de mon weekend la visite de la distillerie Talisker, qui m’a appris plein de choses sur la fabrication d’une boisson dont je ne suis pas inconditionnelle (47 degrés, c’est tout de même beaucoup) mais qui est intéressante à découvrir. J’ai ainsi appris que l’on utilise des milliers de litres d’eau de source pour accélerer la germinaison des grains d’orge ; une fois ceux-ci germés, on stoppe le processus (pour que le sucre produit soit conservé et ne serve pas au développement de la plante) en les séchant avec des feux alimentés par de la tourbe, d’où le goût un peu fumé du Talisker. On les déplace ensuite dans des cuves pleines d’eau, additionnée de levure, et l’on chauffe ; c’est assez impressionnant de voir le résultat, des milliers de litres couverts de bulles et de mousse, comme du bain moussant, un peu, et dégageant une forte odeur de champignon et d’alcool. Le tout sera ensuite distillé, à plusieurs reprises, dans divers alambics, afin de récupérer un maximum d’alcool à plus de 60 degrés. Cet alcool est ensuite conservé dans des tonneaux pendant au moins dix ans, et sera additionné d’eau déminéralisée au moment de l’embouteillage, afin d’atteindre les fameux 40 et quelques degrés. La visite était, pour le coup, passionnante, bien guidée, et la petite dégustation préalable m’a bien mise en condition !

Un dernier point, sur ce week-end agréable quoiqu’humide : le phare de Neist Point, le point le plus à l’ouest de l’île, vaut décidément le détour.

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Oh, et une dernière remarque en passant : les moutons de l’île de Skye sont les plus paresseux que j’ai jamais vus. Ils broutent couchés. Si c’est pas une honte, quand même…

PS : pour plus de photos, cliquez sur l’onglet « albums photos » en haut de la page, et allez dans la rubrique « promenades écossaises ».

2 réponses à “Pluie, promenades et alcool

  1. Pierre AGERON 13 août 09 à 9:04

    Dégustation préalable????
    A mon avis, Moins bonne technique qu’à Glennfinnan, où ils font boire juste après la visite un échantillon assez considérable de whisky, histoire de tromper le client, trop *** pour avoir conscience des prix pratiqués….
    Sinon, sympa la traversée Mallaig-Armadale!!!! (à moins d’un gros coup de tabac….)

  2. Siboneyy 13 août 09 à 9:36

    Oui, j’ai été surprise moi aussi, je gardais de mes visites dans le saumurois le souvenir de dégustations a posteriori, histoire de soûler le client juste avant le passage au magasin !
    Cela dit je me suis fait avoir malgré une relative sobriété (les vapeurs d’alcool lors de la visite, quand même…!), et j’ai acheté une cuvée spéciale. On ne se refait pas.

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