This is my (Big) Country

Y a des jours qui sont, disons-le brutalement, des jours de merde.
Vendredi était de ceux-là. Contrariété professionnelle, que j’ai tenté de résoudre en shoppant – errrrrrreur ! pas moyen de mettre la main sur LA robe que je cherchais, et impossible de trouver une paire de chaussures sans talons vertigineux mais pas baskets non plus qui ne me fasse pas des mollets d’hippo- , le tout vêtue à l’anglaise, ce qui s’est trouvé être une bonne idée à 14h00, mais beaucoup moins à 17 (ça fraîchit vite fait dans ces contrées). Et en plus, j’ai commandé le DVD de La cité de la peur, et il arrive pas. Bref, j’étais d’humeur grognon-fait-du-boudin.
L’Homme, d’une patience angélique et plein de commisération, comme toujours, m’a écoutée avec patience sangloter dans mon demi de bière : « ouiiii, d’abord, mes cheveux sont moches, mes vêtements naze, j’ai un cul de poney, et puis je vais élever des moutons parce que vraiment, le boulot c’est pourri, et puis j’ai froid et la neige elle est trop molle et mes chaussures elles sont trop grandes, etc. »

Par chance, vendredi était aussi le jour du concert du mois. J’y allais un peu sans espoir de voir la soirée éclairer ma morne et décevante journée, dans la mesure où le groupe qui jouait m’était (presque inconnu). Big Country. Ça vous dit quelque chose ? Je copie consciencieusement wikimonami.

« Big Country est un groupe de rock écossais aux influences celtiques formé en 1981 par Stuart Adamson (chant et guitare) et Bruce Watson (guitare). La formation est complétée par Clive Parker à la batterie, Peter Wishart aux claviers et son frère Alan à la basse. Ces trois derniers sont remplacés en 1982 par le bassiste Tony Butler et le batteur Mark Brzezicki.
La caractéristique du groupe est d’évoquer par l’intermédiaire des guitares les instruments traditionnels celtes, en particulier les cornemuses ».

Voilà pour les faits. J’avais entendu certains de leurs morceaux dans un film, classique ici, « Restless Natives » (très drôle, par ailleurs, l’histoire de deux amis un peu losers qui deviennent des célébrités à Edimbourg et dans les highlands en dévalisant les bus de touristes) :

Breeeeef, le concert.
Imaginez une salle blindée de messieurs d’une cinquantaine d’années équipés de t-shirt au nom de leur groupe fétiche (et de ses variantes), de quelques pré-quarantenaires, tout aussi nostalgiques de leurs années d’adolescence (hein l’Homme ? hein ses amis ?) d’une poignée de nanas, de trois jeunes égarés là parce qu’ils ont vu de la lumière et sont entrés… voilà pour l’ambiance.
Prenez un groupe qui s’est composé, décomposé (le chanteur d’origine est mort y a quelques années et un nouveau a pris sa place, le fiston du guitariste accompagne maintenant papa sur les routes – d’ailleurs, c’était le sosie du Grand Duduche), recomposé, et qui jouit d’une cote de popularité pas possible, un peu genre Johnny Halliday, mais avec du talent…
Parce qu’en définitive, c’était top moumoute. A te donner envie de secouer ton susmentionné cul de poney, à battre des mains avec les papis survoltés, à chanter en chamallow parce qu’of course tu connais pas les paroles mais t’essaie de faire comme si, bref, à adopter Big Country. En plus, l’Homme, d’habitude assez réservé pendant les concerts, a vaguement oscillé la tête à plusieurs reprises et tapé du pied, signe chez lui d’hystérie complète – l’émotion nostalgique, la vague déferlante du délire de la foule… tout était convié pour le faire danser.

A la fin, je chantonnais ‘Big Country’, tout en me demandant encore comment le guitariste peut jouer de la guitare en faisant sonner ça comme de la cornemuse. La grande classe !

 

3 réponses à “This is my (Big) Country

  1. Pierre 22 avril 11 à 6:47

    Alors là non ! NON ! Je ne te laisserai pas dire que Johnny Hallyday n’a pas de talent ! Et puis on ne donne pas des coups de pied à un homme qui est déjà à terre 😛

    Sinon, tu bois des demis de bière ? Pas des pintes ? Serais-tu une lady ? (Oui non je sais plus qui m’avait dit ça un jour, une anglaise en tous cas, bref : les messieurs boivent des pintes, les dames des demis, c’est plus distingué – par contre elles en boivent autant qu’elles veulent !)

  2. Cecilouette 22 avril 11 à 9:43

    Intéressant, mais comme groupe écossais (et tout court d’ailleurs), je préfère Runrig !

  3. Isaac N. 24 avril 11 à 12:06

    Alors « quarantenaire » je dis NON. C’est presque pire que de dire « au jour d’aujourd’hui »…

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